L'HISTORIQUE
 
 

Le mouvement des chômeurs

Avec l’APEIS, plus jamais seul ! Depuis 12 ans, cette main a été tendue à des dizaines de milliers de chômeurs isolés.

Briser la solitude, reprendre confiance, s’informer, s’entraider et agir, voilà ce qui caractérise notre association ouverte à toutes et à tous.

Solidaire et antiraciste, notre association agit avec les autres associations de chômeurs en priorité et avec le mouvement des « sans » pour l’urgence et le changement social.

La naissance de l’APEIS a mis en lumière le mépris avec lequel les institutions traitent les chômeurs principalement l’ASSEDIC et l’ANPE. L’isolement et l’absence d’organisation en un premier temps ont amplifié les inégalités d’accès aux droits et favorisé le sentiment de culpabilité des chômeurs.

En face du mépris, de l’isolement, de la honte, de la peur et de la souffrance, nous avons construit de l’écoute, un sentiment de solidarité, d’appartenance, de la confiance retrouvée, de la colère et de la révolte !

Le combat pour l’égalité et la dignité est notre drapeau. Pas question pour l’APEIS de se situer en prestataire de service, caritatif ou non, substitué à l’indispensable devoir de service public revenant à l’Etat.

La masse grandissante des chômeurs et précaires a soif d’être entendue. Une soif trop longtemps restée inassouvie. Fort loin des expressions usées par tout état-major, elle éclate en mots durs, désordonnés, dont l’injustice emportée effraie la pensée réfléchie, tant ils ont souffert d’être comprimés.

Ces mots ont besoin d’être dits, entendus pour ce qu’ils sont. Mots de revanche. Mots d’une parole échangée encore possible, qui reproche un si grand vide, si longtemps creusé.

Des hommes et femmes à bout de patience, à qui les patrons ont menti. Hommes et femmes épuisés du parcours dont l’itinéraire tracé n’était que succession de plans sociaux.

Demain n’est pas écrit. Les « ZANTROP » tels qu’ils sont nommés par Albert Jacquard, peuvent devenir des « ZANPLUS », répond en écho Yves Clot (Psychologue du travail au CNAM).

Le souhaitable et probable scénario d’un aiguisement des conflits, qui centrera ses exigences sur les réformes profondes devra se caler sur l’essentiel : donner à chacun le droit à un emploi, à l’existence, au savoir.

VIVRE ! C’est une des banderoles de l’APEIS, qui claque comme un cri d’espoir, de douleur trop retenue.

RESISTANCE, EXISTENCE ! répond une autre.

Un slogan né sur les quais du métro Châtelet à l’occasion d’une manifestation où, en colère, nous tirions les signaux d’alarme pour stopper les trains.

Fin de droits, fin de patience, faim de droits sur les caddies du magasin Carrefour où sont retournés pique-niquer à Noël trois cents chômeurs.
 En 1988, nous occupions les premières ASSEDIC. Ni les poursuites en justice, ni les grilles, ni les vigiles, ni la police ne nous ont fait renoncer à notre juste combat.

Chaque année, nous avons permis à des centaines de milliers de chômeurs d’obtenir et les fonds sociaux et les droits que, seuls ils ne pouvaient obtenir. Des milliers ont appris à combattre, à militer, à compter sur eux-mêmes et sur la force du groupe.

C’est en 1990 que nous organisions le premier référendum pour le droit à l’accompagnement des chômeurs. C’est dans la même période que nos occupations d’ANPE et les 1428 cahiers de revendications déposés au Ministère du Travail nous permettaient d’obtenir téléphones, photocopieurs dans les agences.

Aucune des négociations de l’UNEDIC ne s’est déroulée sans une manifestation de l’APEIS pour exiger que les partenaires sociaux prennent en compte le point de vue des chômeurs.

1991 : Participation aux manifestations du 1er mai avec cette exigence « FAITES DU TRAVAIL ».
1992 : Première manifestation pour la gratuité des transports pour les chômeurs, pour la levée des PV contractés dans le métro, bus... Publication du premier livre de l’APEIS « La révolte des chômeurs ».
1993 : 1000 chômeurs, du métro Châtelet à la direction de la RATP.
1994 : La création d’AC! renforce et dynamise le mouvement naissant avec l’organisation de la marche au mois de mai.

Novembre/décembre 1995, la France en grève trouve dans les manifestations côte à côte syndicats et associations de chômeurs.

Le 23 mars 1996, année de la renégociation de l’AUD, venus de Bordeaux, Cahors, Lanester et d’ailleurs, nous serons 5000 avec AC! dans les rues de Paris pour exiger « DU FRIC POUR VIVRE »,

Nos caddies vides dans chaque manifestation symbolisent une de nos révoltes contre la dégressivité imposée aux allocations chômage et contre le chômage non-indemnisé. Les premières manifestations « pique-nique » dans les supermarchés remontent à 1995.
 Les 50.000 marcheurs d’Amsterdam, européanisent cette résistance grandissante du mouvement des chômeurs.

La révolte des chômeurs de l’hiver 97/98 constitue pour le mouvement des chômeurs l’événement qui marque le pays et le mouvement social.

Grâce à nous, tous ensemble -AC!, APEIS, Comité de chômeurs CGT, MNCP- nous aidons la société à aborder le problème du chômage tel qu’il est. A la fois, une souffrance, une injustice  et une question de choix de société, de choix politiques

« Qui sème la misère récolte la colère ». Ils montent les slogans du mouvement des chômeurs. Un levain. Une conscience.

« Un emploi c’est un droit, un revenu c’est un dû ! ». La formule marque une étape dans la relation au travail. Accolée à la fatalité du chômage, la fin du droit au travail avait pris force de loi, et voilà que ce droit revient.

Un emploi, c’est un droit. Chacun a une place parmi tous.

Un revenu, c’est un dû. Le chômage est reconnu pour ce qu’il est, une défaite de tous, un manque, un déni de droit au travail envers chacun de ceux qui en sont frappés.

Enfin, les chômeurs ont des associations, des organisations. Ils se regroupent, réfléchissent, occupent, revendiquent. Ils sont reçus, écoutés, entendus, ils négocient, ils obtiennent en partie gain de cause :

1)  la création du fonds d’urgence et la dotation d’un milliard de francs,

2)  les comités d’usagers et la reconnaissance à venir des organisations de chômeurs,

3)  la mission Join-Lambert pour une mise « en harmonisation et en cohérence » de l’indemnisation et des minima,

4)  une petite revalorisation de l’ASS et son indexation sur les prix,

5) tous les « petits » acquis locaux en matière de transport, de logement. Pour l’Ile-de-France, l’attribution pour les chômeurs en AUD d’un chéquier de 700 F, de 1400 F pour ceux en ASS et au RMI.
 Plus jamais seul

L’APEIS est ouverte à tous, elle est une association de chômeurs et de précaires à caractère revendicatif créée en 1987 dans le Val-de-Marne et compte aujourd’hui 28.000 adhérents dans 23 départements. Son mensuel « Changer d’Ere » compte 2800 abonnés. Le développement des associations concerne  les premiers intéressés mais doit être favorisé par toutes les structures et les institutions.

L’APEIS doit encore avancer en s’adressant plus résolument à tous les chômeurs. Elle doit être présente encore plus fréquemment dans les lieux où se retrouvent les chômeurs, où à présent son existence est reconnue, dans les agences locales pour l’emploi dans lesquelles siègent les représentants de nos associations.
 
 



Ces pages sont créés et maintenues par bkg@chez.com

Merci de votre visite, à bientôt...

Retour au Menu Principal